Transition, résistance et commune en action
Lors des dernières Rencontres nationales de la permaculture, j’ai assisté à deux conférences qui m’ont fait réfléchir sur la façon dont nous pouvons agir pour faire bouger nos habitudes de vie et de consommation. Petit compte-rendu.
Je vous en avais parlé dans mon précédent article, où je faisais le bilan des Rencontres nationales de la permaculture (RNP) : j’ai participé à deux conférences qui m’ont sacrément remuée, l’une de Steve Read, puis celle du mouvement Résistance pour le climat. J’ai donc envie de partager les réflexions qu’elles ont suscitées avec vous.
Steve Read et l’urgence d’agir
Tout d’abord, qui est Steve Read ? Pionnier de la permaculture en France, où il est arrivé il y a 30 ans, il a formé les premiers enseignants français. Cela a été la conférence d’une personne en colère, sur plusieurs points de vue.
La première chose, il le redit, c’est l’urgence d’agir ! Bon ça, on le savait. La deuxième, et c’est là que cela devient intéressant, il est en colère qu’on ressasse trop le changement climatique. Nous sommes au courant que c’est la « cata », mais à quoi bon continuer à le marteler. Quand on le dit, on stresse les gens et cela a tendance à les renfermer. Ils deviennent conservateurs, individualistes et cela peut les pousser à ne plus rien faire : si on a perdu la partie, pourquoi continuer ?
Investissez-vous !
De plus, il rappelle que les problèmes sont plus vastes, y compris sociaux et économiques. Comme il le souligne, on tente de soigner un symptôme (le changement climatique) alors que tout le corps est malade. Donc il faut soigner le corps. Comment ? En s’investissant. En agissant. Sur sa vie (la plupart des permaculteurs le font déjà en fait) mais aussi et surtout sur ce qu’il y a de plus proche de nous : voisins, familles… Bref, le collectif, l’échelon communal.
Et ça tombe bien, ce sont bientôt les élections. Donc Steve nous incite à prendre part à ce scrutin municipal, en motivant des conseillers ou carrément en entrant dans un conseil municipal, afin de porter les enjeux de demain à l’échelle communale. Ou de tenter des initiatives collectives, en s’adressant à nos voisins…
« Résistance climatique » prône des mesures radicales
Et heureusement que je l’ai écouté avant car dans la foulée j’ai vu la conférence du tout jeune mouvement « Résistance climatique » qui a une analyse et une position beaucoup plus cinglantes : en gros, nous sommes le Titanic lancé vers l’iceberg et nous mettons le maximum de chaloupes à l’eau pour sauver quelques humains… Pas réjouissant quand on est maman de deux enfants.
La solution proposée par ce mouvement c’est d’agir drastiquement sur notre propre comportement dans les cinq ans qui arrivent : l’action individuelle.
Zéro achat neuf, démarche zéro déchet, moins de 2 000 km en voiture, pas d’avion, de la viande deux fois par mois maximum, réduction des produits laitiers, pêche réellement durable, consommation locale, de saison. En espérant que cela fasse boule de neige. Une posture qui fonctionne car en me lançant dans la démarche zéro déchet je sens tout de même que cela bouge les lignes dans la famille.
Ne pas juger, encourager
Mais attention !!! Car avec ce genre de discours, on risque vite de basculer dans l’intransigeance, voire à se mettre à accuser tout le monde de ne pas faire aussi bien que soi… La morale, c’est le bâton et il vaut mieux « faire avancer les gens avec de bonnes carottes bio, » dixit Steve.
En bref, mon choix est de me mettre personnellement en résistance climatique, mais de laisser le temps à mes enfants et mon mari d’arriver à leur rythme à ce changement qui est assez radical (et pourtant on est plutôt écolo chez nous). Et surtout de me mettre en mouvement dans ma commune. Je ferai un point sur l’évolution de tout cela dans les prochains mois. 🙂
Et pour ce qui est de mon action individuelle, je vous fais rapidement un article sur « la permaculture : une démarche d’amélioration continue et en douceur ». En attendant, à vous de faire vos petits pas qui feront les grands changements.